Washington, Vienne, Kaboul
Le matinaute
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chronique

Washington, Vienne, Kaboul

Pas un mot aux journaux du matin de mes radios de service public préférées sur les attaques terroristes de Vienne. Ne les dérangez pas : elles attendent le putsch aux Etats-Unis. Toute la machinerie médiatique mondiale est braquée sur cette question : Trump va-t-il accepter sa défaite ? Ne risque-t-il pas de se proclamer vainqueur au vu de premiers résultats très partiels, notamment du fait du vote par correspondance, et d'interdire, ou d'entraver, le dépouillement des bulletins remplis par correspondance ? D'ailleurs, insiste-t-on, il est "barricadé à la Maison Blanche, derrière  plusieurs rangées de barrières".

Dans cette angoisse médiatique d'un Trump transformant la Maison-Blanche en Fort-Chabrol, quelle est la part de crainte réellement fondée, et celle d'un suspense construit par autosuggestion, et entretenu pour garder en haleine le public mondial, alors que les sondages, avec une désespérante constance, donnent Biden vainqueur ? De fait, à examiner de près le système institutionnel américain, l'officialisation du résultat de la présidentielle repose essentiellement sur... l'acceptation de sa défaite par le vaincu. C'est en effet une base mince. Un refus de cette acceptation serait une situation sans précédent. Mais on en a connu tant, depuis quatre ans, des situations sans précédent.

Aux radios du matin, ce suspense occulte donc les attentats de Vienne (trois morts, dont un des assaillants, et une quinzaine de blessés, hier soir, dans le centre de la capitale autrichienne. Selon le ministre autrichien de l'Intérieur, l'assaillant tué est un sympathisant de l'Etat Islamique). Il occulte encore davantage l'attaque de l'EI à l'université de Kaboul (22 morts parmi les étudiants). Cette attaque, rappelle sur Mediapart Jean-Pierre Perrin, fait suite à une autre attaque, il y a une semaine, visant un centre éducatif (30 morts et 70 blessés). Au printemps dernier, le 12 mai, 24 mères, sages-femmes et bébés avaient été tués à bout portant dans une maternité (ces deux attaques visaient des membres de la minorité hâzârâ, de confession chiite). "L’attaque de lundi et celle de la semaine précédente, précise Perrin, surviennent alors que des discussions de paix entre les talibans et les représentants de Kaboul, les premières jamais engagées, se poursuivent à Doha, au Qatar, depuis la mi-septembre. Selon diverses sources, aucun progrès n’a été réalisé. Les négociations bloquent notamment sur le dossier des droits des femmes et sur celui de la charia pour remplacer l’actuelle constitution". Ne me demandez pas quelle est la logique qui préside à cette hiérarchie de l'information, formulez vous-même votre théorie.

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